Violaine
Fayolle
16 Rue de Kerlouano
56100 Lorient
France
- 0621530199
16 Rue de Kerlouano
56100 Lorient
France
Artiste morbihannaise née en 1981, Violaine Fayolle s'engage en 1999 dans des études littéraires et se spécialise en 2003 sur la poésie du XIXe siècle. Souhaitant construire sa voie artistique par son propre chemin, elle choisit la carrière d’enseignante en français et en littérature qu’elle pratique avec différents publics de 2005 à 2022.
En parallèle, elle mène sa carrière artistique en orientant son travail autour du monstrueux et de la norme et utilise successivement différents médiums dont la peinture à l’huile, la gravure sur bois et la céramique. Elle réalise ses premières expositions dès 2009 dans différentes galeries à Paris, en région stéphanoise, en Bretagne notamment en 2012 à la Galerie de la médiathèque de Quimperlé.
Après des séries de xylographies en lien avec la littérature, elle crée à partir de 2014 une espèce d'oiseaux hybrides, les désailés. Avec eux, elle ouvre de nouveaux récits qu’elle continue de déployer jusqu’à aujourd’hui. En 2017, la Galerie artothèque Tal Coat d’Hennebont lui consacre une exposition personnelle intitulée Désailés, au désespoir de voler, avec la programmation d’un spectacle vivant où elle se met en scène avec un trio de musiciens, entre danse, mime et performance peinte, programmée à nouveau à Séné en 2021 au Grain de Sel.
En 2021, elle obtient l’aide individuelle à la création financée par la DRAC Bretagne pour un projet intitulé “La traversée du décor” puis renommé “Expériences”. Cela lui permet de mener des recherches sur d’autres médiums dont le papier, le pochoir, la lumière, le métal. Elle mène de nombreux projets artistiques, notamment par la transmission en milieu scolaire, avec des financements Pass Culture. Elle prend la fonction de secrétaire générale de Manifestampe, la Fédération Nationale de l’estampe, pour contribuer à donner plus de visibilité à ce médium en France et en Europe. Elle intègre le groupe de la Jeune Gravure Contemporaine à Paris et se voit proposer le commissariat d'exposition de Morsure #2 à l'Archipel de Fouesnant dans le Finistère, une exposition spécialisée dans l’estampe.
Elle expose en solo dans différents centres culturels, à Sarzeau, Quimperlé en Bretagne mais aussi à la maison Tessier-dit-Laplante à Québec City, à l'atelier Piroir à Montréal en 2019, à l’espace Gallix à Paris en 2023. Elle participe à de multiples biennales ou expositions collectives dans le monde, de Paris à Montréal, de Buenos Aires au Tatarstan, au Brésil, en Italie… Son travail est représenté par les Galeries Gloux de Concarneau et Out of the Blue de Lille. Certaines de ses œuvres intègrent des fonds publics, estampes en artothèques en France, musée de la xylogravure au Brésil. En 2022, deux œuvres ont intégré le fonds patrimonial breton au Lycée Dupuy de Lôme de Lorient suite à des projets participatifs menés avec des élèves.
Lauréate d'un appel à candidature du fonds de mécénat Fondalor en 2023, elle réalise un projet participatif avec les habitants de la ville de Lorient. L’œuvre sera installée de manière pérenne au cœur d’une place arborée et aménagée spécialement pour l’accueillir au printemps 2025.
Elle présente onze ans de son travail lors de l’exposition rétrospective Portrait de famille dans le centre culturel l’Archipel de Fouesnant au printemps 2025. À cette occasion prennent place deux installations : Le curieux cabinet et les grands Anciens. Ces personnages viennent avec lenteur investir cet espace dans une installation évolutive de trois mois mêlant porcelaine, ombres, lumières et musique.
Les œuvres de Violaine Fayolle sont autant d’expériences possibles proposées au spectateur pour se questionner sur les humains — ces animaux pas comme les autres —, sur le sens de leur vie, de leurs actions, entre petitesse et grandeur. Ses œuvres sont conçues pour enrichir le regard du spectateur sur le monde.
Dans les arts visuels depuis le Moyen Âge, la figure du monstre met à distance le spectateur en étant présenté comme autre, et de la même manière, celle du fou repousse et fascine à la fois. L’un comme l’autre apparaissent comme des miroirs cachés de la complexité humaine et posent la question de la norme. Dans le sillon de ces réflexions, Violaine Fayolle crée des êtres hybrides, mais modèle un espace dans lequel le manichéisme n’existe pas : chacun est bon et mauvais, singulier et complexe, les bassesses des êtres résistent, elles ne sont pas niées ni dénoncées. L’être humain, malgré tous ses efforts, est intrinsèquement façonné par ses imperfections et pétri de paradoxes. La simplification n’est pas possible.
Assemblant des croquis naturalistes à partir de matériaux d’origine végétale, animale ou minérale, ses œuvres imaginaires font partie d’un tout. Chaque pièce apporte sa pierre à l’édification de nouveaux récits, dans une esthétique figurative proposée au spectateur. Jouant avec les codes de la figuration et de l’illusion, Violaine Fayolle donne vie à un univers décalé, aussi drôle et aux sens multiples. La question de la limite, à la lisière des tensions et des paradoxes, centrale dans ce qu’elle donne à voir, est également au cœur des techniques qu’elle s’approprie à la mesure des projets : gravure sur bois, céramique en porcelaine ou autres installations. Elle cherche toujours de nouveaux défis créatifs dans lesquels elle essaie de faire se ployer par son travail et sa volonté les difficultés matérielles et techniques posées par les lois physiques et la matière.
Au-delà des œuvres, Violaine Fayolle sème dans sa monstration des indices relatifs à la genèse de sa création pour proposer une expérience à vivre dans laquelle le spectateur cherche, comprend et contribue à l’écriture de la narration. Dans ses mises en scène très orchestrées, chaque détail compte.
Les œuvres créées par Violaine Fayolle essaiment autant de traces à pister, entre répulsion et séduction, qui traversent une œuvre complexe questionnant les paradoxes de l’humain face au vivant, dans lequel le spectateur retrouve « l’écho de questionnements à la fois intimes et universels »[1].
[1] Préface de Solenn Dupas aux Messagers, par Kornelius Corax, xylographies de Violaine Fayolle, Editions Kutkha, 2012.