Le Miroir #3

Un dialogue entre deux ateliers

Pour la troisième édition du concept "Le Miroir", l’atelier66 (Paris) et l’atelier Piratininga (São Paulo) s’associent pour présenter leurs créations. 

La même exposition sera dévoilée simultanément dans les deux lieux : à l’atelier66 à Paris et dans l’espace d’exposition de l’atelier Piratininga à São Paulo.

Si vous ne pouvez pas vous rendre à São Paulo, découvrez les mêmes œuvres à Paris, et vice versa.

Le Miroir #3

Miroir et gravure sont jumeaux/jumelles. Le miroir dédouble toute image et, si deux miroirs se font face, il les multiplie à l’infini. Comme la gravure, que l’on a appelée de ce fait art du multiple. Le miroir, comme la gravure, inverse le reflet de toute chose. Dans les deux eaux fortes qu’il réalise en regard de sa peinture La Résurrection de Lazare, Rembrandt représente le Christ levant le bras gauche : c’est la main gauche, celle de Satan qui vainc la mort dans la gravure alors que c’est la main droite, main de Dieu, qui agit dans la peinture. La gravure, comme le miroir, dédouble, redouble et en multipliant à partir d’une même matrice, introduit de fait l’altérité, source d’altération mais aussi de variation, de décalage et d’ouverture à l’autre. C’est en traversant le (stade du) miroir que nous devenons des sujets humains autonomes, comme l’a montré la psychanalyse.

Reproduction plus ou moins fidèle, inversion, décalage, dissémination, tel est le champ ouvert à la création par la gravure, et plus généralement par tous les mediums d’impression, chacun à leur manière. C’est ce que symbolise le miroir dans le titre de notre exposition Le Miroir/Espelho qui est dédoublée en deux lieux : l’atelier 66 à Paris et l’atelier Piratininga à Sao Paulo. Elle rassemble 18 artistes qui présentent quatre estampes : deux à Paris et deux à Sao Paolo. L’estampe présentée à Sao Paolo est la jumelle de celle de Paris : elle est identique ou produite à partir de la même matrice.

L’exposition est la troisième d’une série qui a réuni l’atelier66 et, les années précédentes, La Trampa Gráfica Contemporánea (Mexico) et InstArt (Monténégro).

Jean-Marie Marandin